La colline se nomme "Les rouvières" car elle était peuplées de chênes rouvres, autre nom du chêne blanc. En 1840 Edmond d’ALZON apporte des greffons de Chasselas de Fontainebleau pour les greffer dans une de ses vignes sur le Domaine de l’'Estang au Pouget. A partir de là, le chasselas se répand sur toutes les communes voisines. La colline est alors défrichée et plantée de vignes de chasselas; les vieux de l'époque disaient "vous verrez qu'un jour les chênes reviendront".

Au début du XXe siècle, la filière, bien organisée, comptait de nombreux producteurs s’appuyant sur un réseau de distribution dynamique. En 1930 apparut le premier marché aux raisins à Clermont, bénéficiant d’une gare de marchandises importante. A Pouzols, il y a eu un marché au raisins qui dura très peu d'années, contrairement aux villages voisins. 

La mise sur le marché des raisins nécessitait des opérations de "tri" (enlever les grains abîmés ou verts) à l'aide de ciseaux effilés et "d'emballage" (positionnement alignés et serrés juste ce qu'il faut dans des plateaux pour qu'ils soient bien présentés et qu'il supportent le voyage). Le plus souvent, les propriétaires faisait ça en famille avec l'aide de quelques saisonniers. Le raisin était vendu sur les marchés, à des "expéditeurs" ou à des courtiers pour le compte d'acheteurs des marchés parisiens. Les expéditeurs étaient locaux ou venaient des Pyrénées Orientales faire la saison des chasselas. Ils achetaient une partie des raisins "sur souche" et faisaient alors eux même la mise en condition.  A Pouzols, Jean Arnaudies a été présent de 1948 à 1975, et son père avant lui depuis 1944. Il employait tous les jours de la saison de 30 à 40 personnes dans le magasin de l'avenue de Gignac. Il allait chercher la main-d'oeuvre féminine, essentiellement à St André. Une année, il a eu besoin jusqu'à 100 personnes qu'il est allé chercher jusqu'à Pézénas.

Le pic de production se situe autour de 1960 et le déclin a commencé dans les années 70 quand des variétés nouvelles d'aspect plus alléchant, mais pas forcément meilleures au goût, sont venues concurrencer le chasselas. 

Aujourd'hui il n'y a pratiquement plus de chasselas et les chênes ont repris leur territoire.